La noblesse saxonne

Création de personnage

La noblesse chez les Saxons se transmet par le sang, ainsi si le père est noble, ses enfants le seront aussi et ainsi de suite. En tant que seigneurs, ils administrent leurs terres, commandent leurs propres armées levées sur leur fief et rendent la justice au peuple qu’ils gouvernent.

Les nobles saxons sont très attachés à leur liberté et à leurs voix au Witan, conseil des anciens, chargé de prendre les décisions difficiles.

Le conseil (le Witan)

Chaque seigneur de fief, quel que soit son rang, a besoin d’un conseil pour diriger son territoire. Ce conseil est généralement composé des notables et vassaux puissants. Toutes les grandes décisions telles que déclarer la guerre ou la succession passent par un vote du Witan. Même si dans de nombreux cas le conseil n’a qu’un rôle consultatif, dans certains province ou royaume c’est le Witan qui tient les rênes du pouvoir.

Plusieurs rôles de ministres importants doivent être pourvus au sein du Witan :

La succession

La succession saxonne est le sujet le plus brûlant et le plus conflictuel de tous. Durant son vivant un seigneur doit désigner son successeur parmi sa descendance, à la mort du seigneur l’héritier se présente devant le Witan qui le reconnaîtra par un vote symbolique. Ce système peut sembler simple, mais dans la pratique, nombreux sont les seigneurs qui ont plusieurs héritiers possibles clamant tous être légitimes, mais les puissants parmi le Witan usent souvent de ce système pour obtenir plus d’avantage ou de terre en promesse de leurs soutiens. Sans même évoquer les cas de mort soudaine d’un seigneur sans héritiers…

Finalement, la succession est une haute lutte entre les seigneurs qui aboutit fréquemment à des luttes de pouvoir ou à des guerres. Bien mal avisé est le seigneur qui ne fait pas connaître clairement son héritier de son vivant.

L’église joue souvent un rôle crucial lors de la succession, par les baptêmes et les mariages c’est elle qui entretient les archives servant à valider ou invalider les droits de succession. Leur arbitrage a souvent évité des conflits, bien que leurs choix soient souvent discutables et suspects. À ce qu’on dit, le plus court chemin vers la couronne est une donation à l’église… Deus vult.

La Diplomatie

Que ce soit pour protéger ses terres ou pour des vues plus expansionnistes, les seigneurs sont contraints au grand jeu de la diplomatie. Dans Britannia il y a une très longue histoire de trahison et de promesses rompues, c’est pourquoi aujourd’hui les alliances et autres pactes importants ne se scellent que via un mariage ou un échange d’otages. Tout accord doit être rédigé en deux exemplaires et devant témoin (généralement un membre important du clergé) afin d’avoir une preuve en cas de non-respect de l’accord.

Cela peut paraître extrême, mais vu les précédentes trahisons, aucune alliance ne serait prise au sérieux sans cela. Les otages sont généralement des nobles membres de la famille proche (frère, sœur, cousins…). Ils jurent de servir leurs nouveaux seigneurs fidèlement tout en étant conscients que si leur famille trahit sa parole ils devront en répondre de leur vie.

Vassaliser un autre seigneur ne nécessite pas de tels arrangements. Généralement le vassal jure sur une relique et devant Dieu de ne jamais trahir son nouveau seigneur. C’est ce qui explique probablement le grand nombre de révoltes des vassaux. Dans certains cas, un seigneur peut exiger de son vassal un otage si la déloyauté est avérée ou si sa réputation infamante jette des doutes sur sa loyauté…

La Guerre

Que ce soit pour augmenter la taille de son territoire ou pour calmer les véhémences de ses vassaux et autres seigneurs, la guerre est une occupation constante. Même si pour partir en campagne il est préférable d’avoir l’accord du Witan, le seigneur d’un fief reste le chef militaire incontesté.

Une guerre sans casus belli est toujours vu d’un très mauvais œil par les autres seigneurs, aussi aucun noble saxon ne s’engage dans un conflit armé sans une bonne raison, réelle ou fictive.

De la même manière, occuper un territoire sans justification aboutit souvent à une grande résistance de la population et à l’opprobre des nobles et de l’Église.

L’héraldique permet de trouver dans les origines de sa famille un quelconque aïeul ayant une justification pour la conquête ou d’en inventer une…

Les otages

On distingue deux types d’otages, les otages diplomatiques et les prisonniers de guerre.

Les otages diplomatiques, généralement appelés des « invités », des « pupilles » ou encore « époux/épouses »… servent à garantir un traité entre deux seigneurs.

Ils sont généralement très bien traités et assimilés à leur nouveau fief. Il arrive bien souvent qu’après avoir vécu toute sa vie avec un seigneur, certains otages refusent de retourner auprès de leurs familles, préférant rester avec ceux qui les ont élevés.

Les prisonniers de guerre quant à eux sont généralement capturés suite à des combats pour obtenir une rançon ou pour forcer une famille à la reddition. La dureté de leurs conditions de vie dépend de leurs statuts et de la bienveillance de leurs geôliers.

La justice

Les seigneurs rendent la justice sur leurs terres et aussi sur le peuple qu’ils sont censés protéger. C’est là l’un des premiers devoirs sacrés du seigneur saxon. Tout seigneur se montrant laxiste dans cet exercice ou se montrant complaisant avec des brigands et des malfrats verra sa réputation ternir d’infamie. Pour faire respecter ses lois et la justice, les seigneurs comptent sur le Marshall.

Le Marshall

Il est chargé de gérer la milice et de rendre les jugements au nom de son seigneur. Quand l’affaire est trop importante, complexe ou a des conséquences graves (Guerre). Le Marshall peut porter l’affaire directement à son seigneur qui la jugera lui-même.

Dans les cas moins graves, un tribunal populaire peut être demandé par le Marshall s’il le souhaite. Le Marshall restera le juge, mais un simulacre de procès aura lieu publiquement. Il est important de préciser que lors d’un de ces tribunaux populaires le suspect est considéré comme coupable et c’est à lui et à ses témoins de convaincre du contraire.

Le duel judiciaire ou jugement de Dieu peut être demandé au seigneur ou ordonné par celui-ci. Le duel sera à mort. De nombreux perdants s’en sortent tout de même en se soumettant ou en étant soignés après le combat. Très rares sont les seigneurs qui osent refuser une telle demande puisqu’il en va souvent de l’honneur.

Il est possible dans certains cas de faire appel à un champion, néanmoins les combattants (portants des armes) réclamant un champion deviennent instantanément la risée de tous. Cet acte de lâcheté porte un préjudice énorme à leur renommée.

Les crimes punis par la loi

Ce qui est légal ou non peut varier du tout au tout selon le seigneur local, sans parler de la corruption et des autres passe-droits accordés à la noblesse. Mais généralement ces crimes sont considérés comme graves et sévèrement punis :

Lors d’un procès, les accusations s’accumulent. Il n’y a pas de jugement séparé pour les différents crimes commis. Les peines sont à la discrétion du Marshall ou du seigneur et peuvent aller de l’amende à la mise à mort en passant par la saisie des biens et l’esclavage.

La Renommée

Un seigneur est forcément une personnalité publique connue. Il est attendu de tout noble une attitude honorable et chevaleresque. Tous les seigneurs saxons sont soumis à leur réputation, aussi un seigneur connu pour être lâche et traître verra son peuple lui être déloyal et peinera à nouer une alliance tout en attirant à lui le regard des autres seigneurs belliqueux. À l’inverse, un seigneur connu pour sa noblesse, sa bonté et son respect des valeurs chrétiennes, aura le soutien de son peuple et de ses hommes, et sera plus difficilement attaquable.

Si les seigneurs saxons sont soucieux de leurs renommées, ils n’en recourent pas moins à des actions douteuses. Cependant au vu des effets d’une mauvaise réputation, ils s’arrangent toujours pour garder ces exactions les plus discrètes possibles.

Si un noble est suffisamment connu pour ses actes, il reçoit un surnom en relation avec son renom. Bien évidemment être appelé « le preux » ou « le brave » est toujours plus bénéfique qu’un surnom tel que le « traître », « la fourbe langue » ou « le sanguinaire ».

La renommée est si importante pour les nobles que de nombreux bardes et troubadours sont engagés pour encenser ou discréditer un seigneur. Il arrive même que suivant la vieille tradition Cynael, les seigneurs se lancent dans des joutes verbales afin d’encenser ou de dénigrer un autre seigneur.

Parler de soi dans un tel contexte est souvent jugé grossier et malvenu.