Fort George, la première colonie du nouveau monde, a prospéré. Rebaptisée Georgetown, chef-lieu de la Géorgie, son territoire compte désormais plusieurs ports, plantations, villes et villages. Mais le règne brutal des gouverneurs en place ainsi que l’impôt royal, toujours plus élevé, a fini par pousser la population locale à bout.

Après de longues tractations et au prix de nombreuses révoltes, Fort George a enfin pu goûter à l’indépendance. Pendant près d’un an ils étaient libres. Ce fut une année pleine de promesses d’avenir, une année de joie.

Malheureusement, suite au massacre fortuit de la plupart des membres du gouvernement Géorgien, la reine Katherine de Tyrandia décida de reprendre le contrôle de sa colonie par la force. La répression qui s’abattit alors sur les colons fut sanglante, et les pendaisons de traitres à la couronnes devinrent quotidiennes.

Aujourd’hui, la révolte populaire gronde, les bandes d’esclaves en fuite et les tribus natives sèment le trouble dans les terres sauvages de l’ouest, et les pirates semblent s’être installés à la frontière de la colonie.

Devant cette flagrante perte de contrôle du territoire, le gouverneur a ordonné la construction d’un fort frontalier pour servir d’avant-poste de l’armée Tyrandienne. Il a fait envoyer un large groupe de colons, aux côtés de l’armée, afin de bâtir Fort James. Parmi eux se trouve des artisans, des lettrés, des voleurs, des aventuriers, des condamnés de droit commun, des prostituées, des moines, et tout le spectre des miséreux en quête d’un avenir meilleur.

Alors que certains colons saluent le retour de l’ordre sous le joug de la couronne, une majorité d’entre eux n’aspire qu’à retrouver leur liberté perdue. Poussés à bout, ils sont au bord de l’insurrection. Rêvant de se libérer des taxes royales, ou simplement de s’affranchir de la domination de Tyrandia, le sentiment indépendantiste est très fort dans la colonie. Même si la “résistance” géorgienne a été décimée par l’armée Tyrandienne, les survivants et les nouveaux sympathisants entendent bien reprendre le combat.

Mais tous ne partagent pas ce point de vue. Que ce soit par réalisme ou conviction, de nombreux colons restent loyaux envers la couronne. Dans les villes, bourgs et villages, les rixes et assassinats sont devenus fréquents entre loyalistes et indépendantistes.

Fort James, comme toute la colonie géorgienne, est un baril de poudre sur lequel y est régulièrement versé de l’essence.

« Le soleil ne se couchera plus jamais sur l’empire Tyrandien. Depuis les jungles des îles canailles jusqu’au nouveau monde, la bannière de la reine Katherine sera omniprésente. »

Arnold Bénédict, GÉNÉRAL de l’armée coloniale Tyrandienne